aube

Matin: Morbic - Loguivy de la Mer (9km)
Après-midi : Tregastel - Île Renote (8km)


Après une nuit arrosée de temps en temps par une petite pluie, lever à 5h pour partir à 7h afin que la marée soit haute. C'est nécessaire pour éviter de porter les kayaks sur une longue distance dans les galets, et pour avoir le courant dans la bonne direction pour rejoindre Loguivy. Nous découvrons l'importance de la planification.
Bonne humeur : contrairement aux prévisions, il ne pleut pas, et le lever de soleil est grandiose. Nous plions la tente mouillée, avalons un thé et un porridge, enfilons nos long-johns, coupe-vents et chaussons en néoprène encore bien humides, rentrons le matériel dans le bon caisson et fermons soigneusement les couvercles.




La lumière est de plus en plus belle. Nous quittons Morbic pour traverser à nouveau l'archipel de Bréhat, cette fois baigné d'aube. On ne s'en lasse pas. Je traîne un peu à l'arrière du groupe car chaque coup d'oeil appelle une photo...



Nous passons devant le Roc'h Louet, lui que nous avons vu depuis 3 jours changer sans cesse de couleur et d'apparence. De tout près dans la lumière dorée nous lui disons adieu.


Les divers oiseaux déjà bien réveillés nous regardent passer. Les huîtriers pie, si chics dans leur smoking, finissent par s'envoler quand Hamid s'approche trop près pour eux. Les goélands restent imperturbables, se contentant de nous railler dans les oreilles.


(Pour entendre l'huîtrier appuyez sur le 0:00)


Nous retraversons la Chambre dans l'autre sens, il n'y a pas encore trop de courant, c'est confortable - super planification. Nous rejoignons le phare de la Croix qui marque le début de la traversée vers le continent. Là le sens du courant s'est inversé par rapport à notre aller il y a 2 jours - fascinant de constater ce phénomène. Ainsi nous avançons sans effort - merci Yohan.




En sortant de la Chambre, on croise "Penn Kalet" (tête dure en Breton) au mouillage, bateau des Glénans sur lequel Hamid a plusieurs fois navigué. Il est encore tôt, l'équipage dort encore. Nous passerons sans bruit...




Nous voilà revenus à Loguivy de la Mer après 2h de pagayage - qui pourrait bien signifier pagayer dans de beaux paysages. Bréhat en kayak. Notre rêve était virtuel et plein de promesses. La réalité est plus belle encore...et cela n'est pas fini!
Nous chargeons les kayaks, avec tout notre matériel dedans, sur la remorque, et montons dans le bus pour rejoindre Tregastel. En chemin, au milieu des champs, une petite halte pour admirer un dolmen et une galerie couverte, vestige d'une tombe collective destinée aux dignitaires du village.





La plage de la Grève Blanche nous accueille à marée basse - quelqu'un a enlevé le bouchon de la baignoire. Nous attendrons que la mer remonte pour partir, ce qui nous laisse le temps de préparer et manger un délicieuse salade de pâtes, de faire sécher nos tentes et autre matériel mouillé, et de nous baigner - après avoir marché un peu pour atteindre l'eau !



L'eau se rapproche à vue d'oeil, nous allons bientôt pouvoir remonter dans les kayaks. Nous bivouaquerons sur l'île Renote qui est toute proche, ce qui nous offre tout le temps d'explorer la magnifique côte et les rochers ou îlots qui la bordent. Patricia aimerait essayer mon kayak alors nous échangeons, et Yohan me conseiller de prendre une pagaie plus courte, m'en passant une nouvelle. Hamid garde son équipement habituel.





L'eau est limpide, nous laissant admirer les fonds : des algues qui dansent élégamment dans les vagues, les rondeurs des blocs de granit rose, le sable clair qui semble si doux... Les conditions sont optimales, pourtant je peine un peu à diriger mon nouveau kayak avec ma nouvelle pagaie. Le petit passage de la pointe, où la mer bouge plus, me demande bien des efforts pour maintenir mon cap. Yohan surfe quelques vagues et sa pagaie-cuillère en carbone casse soudainement. Il récupère adroitement la pagaie de secours - la même que j'avais avant, et est tout content de me la donner en échange de ma nouvelle, plus "nerveuse". Ça va déjà bien mieux pour moi ! Pour demain, grosse journée de navigation en pleine mer avec des passages délicats, je reprendrai mon kayak confortable.




En route, on fait du "rase cailloux", profitant de tous les petits passages. C'est très ludique mais pas toujours facile. Une fois, dans un petit passage, une grosse vague arrive pile quand Sandrine passe. Je vois le nez de son kayak pointer vers le ciel au dessus de l'écume, puis tout le kayak monte comme un fétus de paille puis redescend en étant poussé latéralement. Sandrine continue de pagailler fort et ouf! la voilà sortie de la passe. Impressionnant.

Nous approchons de la superbe plage où nous passerons la nuit, en serpentant entre de gros blocs de granit ronds, labyrinthe aquatique créé par des géants jouant aux billes. Arrivés après 2h40 de ballade, nous rangeons nos embarcations au bout de la plage et profitons du beau temps pour se baigner - et nous laver avec notre savon à la glycérine qui empêche le sel de rester sur la peau. On se sent presque propres.








Nos sacs étanches super efficaces - rien ne se mouille !
Un chemin qui se faufile entre des blocs de granit monumentaux nous mène en quelques minutes à un belvédère idylique où le bivouac est toléré. Nous installons nos tentes - quelle vue depuis notre chambre ! C'est déjà l'heure du repas, dahl de lentilles corail ce soir. La journée a été longue, nous sommes tous heureux de passer à l'horizontale.

