Bréhat

Morbic - Morbic (12km)

Aujourd'hui nous allons faire le tour de l'Archipel de Bréhat puis visiterons Bréhat à pied pour quelques heures. Il y a 3 ans déjà, lors d'un stage de voile, cet archipel m'a donné envie d'y revenir. Plus simplement, plus près de l'océan, plus près des cailloux. Immergé dans mes pensées, le voilier est devenu subitement trop encombrant, trop technique, trop de contraignant. Trop loin de la nature. Trop. J'ai envoyé à Sandrine une carte postale. Avec mon rêve. Venir ici avec elle, en kayak. Mon rêve est devenu le sien aussi. Ce rêve est devenu notre rêve. Aujourd'hui, la réalité va épouser le rêve. L'esquisse va s'habiller d'une multitude de détails, de sensation, de couleurs, de sons et d'odeurs...

Nous laissons notre campement sur l'Île de Morbic car nous y reviendrons ce soir. Nos tentes ne sont pas visibles depuis le large. L'idée du bivouac est de ne rester qu'une nuit mais nous ferons une exception pour cette fois. On aurait presque le sentiment de s'installer sur Morbic...

Yohan nous prévient que la première partie sera un peu plus difficile car le vent est contre le courant de la marée montante. Le vent contre le courant lève des vagues. Mais la fin de la boucle sera facile.

Nous passons le phare du Paon qui marque la pointe nord de l'archipel puis remontons le chenal du Trieux. Il y a un peu plus de vagues mais rien de trop difficile.

Un peu plus loin nous apercevons plusieurs phoques gris se "dorant" dans la grisaille bretonne.

Petits passages de pluie. On se réfugie à l'île Verte.

De Morbic à l'île Verte. La géométrie de l'archipel change constamment: à marée haute, seul le jaune est hors de l'eau, à marée basse le jaune plus le vert.

J'ai habité là l'été passé pour un stage de pilotage (navigation précise entre les rochers). On demande l'asile climatique aux Glénans, à qui cette île appartient. Pas de problème : nous pourrons manger tranquillement à l'abri du vent.

Je suis heureux de pouvoir faire visiter ce confetti de terre perdu entre les cailloux et l'océan à Sandrine. Installations spartiates mais fonctionnelles: petit réfectoire adossé à un mur de pierre, douche avec récupération de l'eau de pluie (un seau par jour et par personne), toilettes sèches, cabane pour dormir. Les gros figuiers nous offrent le dessert.

Rassasiés et partiellement réchauffés, nous repartons. Un vent froid nous cueille pendant que nous remontons dans nos kayaks. On se réchauffe vite en pagaillant jusqu'à "la Chambre" pour notre visite de l'île de Bréhat. Yohan attache nos kayaks. La marée monte mais ils ne partiront pas sans nous...

Nous troquons long John et jupe contre des vêtements secs pour partir à la découverte de l'île de Bréhat.

C'est très beau et tranquille mais un peu touristique aussi. On prend un petit flat white sur une terrasse. Histoire de se frotter un peu à la civilisation... avant de rejoindre Morbic, notre île.

Ce soir on se couchera tôt pour partir à l'aube, afin de ne pas avoir trop de courant contraire pour rejoindre "la Chambre". Ensuite, dans le Ferlas, nous aurons le courant dans le bon sens et il y aura assez d'eau pour nous éviter un long portage pour remettre les bateaux sur la remorque.