Dahouët

Plage Béliard - Pléneuf- Val-André - (12km/+201/-221m)

Après une bonne nuit de repos sur notre petite plage, un petit chai, un grand porridge et nous voilà prêts. Enfin presque...
On s'imprégne du rythme de la marée. Marée haute, les baigneurs, ambiance familiale.
Puis, quand la mer se retire, viennent les pêcheurs avec fourches et seaux pour attraper des vers qui serviront d'appâts.

Un peu plus tard lorsque la mer dégage encore plus d'estran, le lieu se transforme presque en champ de course avec attelage (sulky).

Plus tard viennent les amphibiens, étranges tracteurs-bâteaux pour récolter les moules de bouchots.
En route nous nous arrêtons à Jospinet. Là un petit bistrot au nom évocateur "le panier iodé". Ici, les huîtres viennent de la baie toute proche. On commence gentillement à se partager 6 huîtres. Pas suffisant, on remet ça avec 6 autres.

Tout en mangeant, on peut voir la valse des amphibiens qui rentrent. Impressionnantes machines!


Nous repartons, direction Dahouët.



Dahouët, adorable petit port que nous atteignons assez tôt pour profiter du coucher de soleil et admirer l'arrivée de la Pauline, réplique d'un lougre de 1901 qui servit de chalutier et de bateau pilote dans la région. La réplique date de 1991. Elle est opérée par une association qui propose des balades pour financer la maintenance du bateau. Malheureusement impossible de faire un tour: complet pour toute la semaine.


Dahouët était jadis un port de pêche d'où partaient de grands voiliers pour Terre-Neuve ou l'Islande. Voyage et pêche à la morue, six mois loin pour les marins, payés au nombre de morues péchées. Ils devaient payer leurs voyages au capitaine...en morues. Une femme nous montre le registre de l'époque. Son père a été marin sur un de ces navires. Il a pêché 17'500 morues sur une de ses sorties.

On imagine la vie de ces hommes et de ces femmes, les émotions lors des départs. À la sortie de la passe du port, un oratoire avec Notre Dame de la Garde - protectrice des Marins - regardant en direction des bâteaux sortants.

On imagine aussi les retours, la difficulté des manoeuvres pour entrer dans le Port à la voile et la joie des familles réunies à nouveau. A l'époque il y avait une tourelle d'amarrage et de déhalage utile pour les bateaux non motorisés, au temps de la voile, construite à la demande des armateurs de Dahouët. Les goélettes pouvaient se déhaler ou freiner leur vitesse sur des tonnes d'amarrage fixées à de grosses chaînes. Cette tourelle a été détruite par les tempêtes et ne fut pas reconstruite.


Dans le village, il reste encore des traces de cette époque.



L'épopée islandaise des pêcheurs de Dahouët aura duré une cinquantaine d'années dans la 2ème moitié du 19ème siècle.
Ce soir nous irons dormir dans un charmant airbnb avec vue superbe sur la mer.