deux

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27 juin. Playa Arnela-Finisterre-Fisterra-Finisterre (14.4km/+469m/-472m). Puis bus jusqu'à Santiago.

La nuit ne fût pas pleinement reposante: les vagues se sont fracassées inlassablement sur la plage en faisant un bruit continu toute la nuit. Difficile de s'endormir. Même bien en sécurité au dessus des vagues - on en est sûr - dans la nuit, on ressent comme une tension dans ce bruit permanent.

Nous sommes contents de nous lever! Le sac de nourriture, accroché en hauteur avec les moyens du bord sur un rocher, est toujours là. Intact. On s'installe sur le sable pour préparer et déguster un délicieux porridge. La plage est remplie de petites chenilles, petits habitants qui explorent tout en cheminant dans le sable dans toutes les directions.

En partant, on profite de nettoyer un peu la plage pour enlever les bouteilles en plastiques qui se sont accumulées là depuis un moment. En 10 minutes on remplit deux grands sacs poubelles.

Colibris satisfaits d'avoir fait notre petite part, nous laissons la plage un peu plus belle qu'à notre arrivée. Nous remontons la pente à la recherche d'une poubelle dans le village voisin.

On croise une vieille dame avec son chien. On lui demande. Elle ne parle que le Galicien...on comprend vaguement qu'il doit y avoir une poubelle et de l'eau un peu plus loin dans le village.

On trouve la poubelle, on trouve l'eau, on repart. Direction de Finisterre. Terminus. Pour une fois, on a une heure d'arrivée définie: le dernier bus pour Santiago part à 18h45. Il fait beau, on a un horaire à tenir mais on a le temps.

Le chemin est magnifique, un peu en hauteur avec vue permanente sur le grand bleu. Beauté de la végétation, beauté de l'océan. Un résumé de notre planète se déroule sous nos yeux.

Au loin, on aperçoit déjà le cap de Fisterra - notre destination - et la plage de Finisterre.

Plage de Fisterre belle, déserte, dangereuse. Interdite à la baignade

Halte à Finisterre dans un bon petit restaurant près du port.

Puis on trouve une albergue qui accepte de garder nos sacs à dos. Nous rejoindrons Fisterra en flottant légèrement au dessus du chemin.

On retrouve le flot des pèlerins de tous âges, de toute taille et corpulence, presque de toutes les couleurs aussi. Il y a des taxis qui font l'aller et retour, des motos, des voitures. Tous convergent vers Fisterra. Fisterra vient du latin "finis terrae", fin de la terre. C'est ce que croyaient les romains.

Là, il y a la borne 0 km. Beaucoup se font photographier là. Alors nous aussi!

Km 0

Cependant l'essentiel n'est pas là mais un peu plus loin après le faro de Fisterra.

Là-bas, il y a l'infini...

On reste là, contemplatifs, emerveillés, heureux.

Deux.

On pense à ceux de notre entourage qui sont dans des phases dificiles. On a envie de leur dire que c'est juste un passage, qu'ils vont trouver la force pour que ça aille mieux.

Sandrine a porté sur son sac à dos une coquille Saint-Jacques. Elle a écrit sur l'intérieur nacré nos deux prénoms, un petit coeur, une date. Au feutre indélébile.

Deux.

On trouve un petit creux dans un rocher pour notre coquille, face à l'océan, face l'infini...