essentiel

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13 juin. Vistalegre-Padraira (11km /+696m/-286m).

Ciel bleu sans nuages ce matin, petit déjeuner avec "pan con tomate" sur la terrasse dominant le lac, nous hésitons à faire un jour de pause pour lézarder... Finalement le ciel se couvre un peu vers midi et nous remettons nos sacs à dos pour aller visiter le petit musée ethnographique de Grandas de Salime, dont nous avons entendu beaucoup de bien. Bonne montée agrémentée de vues sur le lac, notre chemin serpente dans une forêt primaire toujours fascinante.

Le musée, très esthétique, regorge d'objets traditionnels retraçant la vie quotidienne et l'artisanat de la région.

Deux sortes de greniers traditionnels
La "pièce" sous le grenier

La gérante du musée nous indique un bistrot qui sert le meilleur poulpe à la galicienne de toute la région. Il est justement 15h, l'heure du repas - nous sommes parfaitement calés sur le rythme espagnol. Nous nous partageons une belle assiette, paisiblement installés sur la petite terrasse jouxtant l'église, en pensant qu'elle avait vraiment raison.

A 16h, la quincaillerie ouvre à nouveau, nous avons besoin d'une nouvelle cartouche de gaz pour notre réchaud. Un incroyable fouillis tapissant chaque millimètre nous accueille, le propriétaire n'a pas moins de 22'000 articles dans cette boutique... mais pas la cartouche qu'il nous faut! Heureusement nous la trouvons dans la deuxième quincaillerie de ce petit village.

Au-dessus de nos têtes se dessine un spectacle étrange que nous ne savons pas trop comment interpréter...

Ce ciel nous laisse perplexes

Dans le doute nous flânons encore un peu ici et tombons sur un bar-épicerie charmant avec des produits en vrac. Quelle aubaine ! Nous y achetons les ingrédients de notre repas du soir, un dal de lentilles rouges aux oignons doux et courgettes, et le picnic des jours suivants avec des fromages locaux et des brochettes d'olives.

Zut, il (re)commence à pleuvoir ! Nous remettons nos pèlerines et entamons les 6 km de marche qui nous séparent d'une petite chapelle avec un bel auvent repérée sur Google, en espérant qu'elle nous offrira un abri idéal pour cuisiner et manger par cette météo maussade. Nous ne croisons plus personne et la pluie s'arrête déjà à mi-chemin, nous laissant plus libres d'apprécier le tapis verdoyant porte nos pas.

Les murs de pierre qui bordent souvent le chemin regorgent de nombrils de Vénus, que nous avons appris à connaître et à apprécier lors de notre stage de cueillette en Corse. Nous en ramassons un sac entier, de quoi se faire une belle salade! Notre "cuisine de poche" comprend de petites bouteilles de vinaigre balsamique, huile d'olive et sauce soja qui nous permettront de l'assaisonner.

La chapelle apparaît au détour du chemin, et nous pouvons installer sans stress notre petite tente à l'arrière, puis préparer notre dîner confortablement assis sur le banc de pierre de son auvent... L'intérieur est malheureusement inaccessible, protégé par une paroie boisée par endroits ajourée, avec en son milieu une porte fermée par un cadenas. L'appareil photo nous révèle ce que nos yeux peinent à distinguer.

Le concert des oiseaux de nuit bat son plein, avec des chants bien différents de ceux du matin. A qui sont ces deux yeux ronds qui nous fixent depuis un arbre voisin? Une petite chouette penche la tête comme pour acquiescer à notre présence en ce lieu, et s'envole sans un bruit dans l'épaisseur du feuillage.

Au moment d'aller dormir, les nombreux bruits inconnus qui nous entourent deviennent légèrement inquiétants : et si un sanglier passait par ici? Nous avons suspendu toutes nos provisions dans la chapelle, en hauteur, pour éviter de l'attirer... et espérons n'intéresser aucun animal local!