Fréhel

Fréhel

Anse du Croc - Pointe de château serein - (15km/+181/-186m)

Alors que nous craignions un peu d'être dérangés par le bruit des voisins - n'en ayant depuis longtemps pas eu d'autres que la mer - nous nous réveillons à 9h30. Une famille allemande s'est installée juste en-dessous, un grand tas de sacs parasols sièges et autres s'est matérialisé pendant que nous dormions. Pendant que nous dégustons notre porridge matinal assis sur nos sacs à dos, nous voyons le papa assembler méthodiquement les arseaux et les glisser dans l'immense toile déployée sur le sol, tandis que les 2 ados s'écroulent sur les chaises longues et que la maman va garer la voiture. Nous les informons que nous partons bientôt, car notre place est ombragée alors que la leur est en plein soleil. Nous profitons des sanitaires pour faire la vaisselle, aller aux toilettes et charger nos portables. Au retour, la famille au complet délibère à côté de notre tente : la maman se rappelle des années précédentes où ils ont souffert de la chaleur - ils viennent depuis 15 ans et vont rester 3 semaines - tandis que le papa pointe les racines des pins environnants qui rendent le sol irrégulier - risque de chute du fils qui trébuche facilement. Les enfants font pencher la balance: ils ont aidé à fixer la tente qui est maintenant installée, pas question de la déménager. Nous participons aussi : on pourrait monter un peu de sable pour aplatir le sol...

A peine partis, la plage est trop belle et presque déserte, l'eau trop limpide. Nous choisissons de commencer par une petite baignade. Des rochers nous permettent de poser nos sacs sans les mouiller, car la marée descend et le sable est très humide. Nous admirons les petites huîtres en formation et les moules aux couleurs étonnamment chatoyantes.

C'était une bonne idée, la fraîcheur de l'eau nous accompagne encore un moment alors que nous avançons au mileu d'une lande rase, sans ombre aucune, sous un soleil de plomb. Le cap Fréhel se devinne d'abord au loin, puis se rapproche, et nous sommes enfin au pied du phare - qui nous offre son ombre pour picniquer sous les regards un peu surpris des promeneurs qui défilent ! Un concombre pour la soif, un reste de Rouge de Gruyère encore délicieux, une excellente tomme au fenugrec achetée hier au petit magasin bio - quand on a faim c'est de la haute gastronomie.

De l'autre côté du cap, nous découvrons une végétation toute différente qui nous offre sa fraîcheur : de grands arbres, des chemins creux entourés de hautes haies. Nous avançons lentement, la chaleur nous a un peu fatigués. Nous ne sommes pas en avance pour notre rendez-vous avec Valérie d'Origin'bio... Nous négocions de la retrouver sur le parking du Fort la Latte vers 17h45. Alors que nous pressons le pas pour le rejoindre, une voiture nous klaxonne, c'est elle ! Quelle synchronisation ! Elle nous livre un chou chinois, des petits poivrons, un oignon rouge, du beau sarrasin, des amandes... Elle est toute contente d'avoir pu s'échapper du magasin après une journée intense : les touristes commencent à affluer et certains sont plus compliqués que ses habitués.

Nos sacs prennent du ventre et tirent un peu sur les épaules durant les derniers kilomètres, mais la petite plage repérée sur les photos aériennes de l'IGN est bientôt là. Un couple de jeunes qui nous dépassés peu avant sur le sentier se prépare à monter une tente à une extrémité, à l'autre 4 ados jouent joyeusement. Pour la première fois nous ne serons peut-être pas les seuls à camper là... Nous trouvons un petit coin pour préparer notre salade tiède avec les produits merveilleux de Valérie, en admirant les bleus qui s'intensifient avec le soleil en train de se coucher de l'autre côté du cap. Il commence à faire sombre, les 4 ados montent aussi leurs tentes, nous installons la nôtre là où nous sommes. Heureusement ces gestes sont bien rôdés, ils nous prennent peu de temps... et nous sommes déjà installés dans notre petit nid pour la nuit, appréciant de se glisser dans les duvets car il fait maintenant bien frais.