Lac-Suisse

Minihic - Pointe du Meinga - (13km/+64/-64m)



Réveil matinal qui tombe à pic car notre plage tranquille ne reste pas longtemps déserte. Un premier pêcheur ultra-efficace vient chercher son youyou et rejoint en quelques coups de rame son bateau amarré à une bouée, puis démarre rapidement. Il est suivi par un deuxième moins organisé qui fait à peu près de même en bien plus de temps. Puis arrive une nageuse, rejointe par une promeneuse de chien, puis une dame qui vient nager avec son chien... Nous venons de plier la tente, libérant un petit coin discret entre des rochers, quand arrivent quatre jeunes femmes voilées qui s'y installent avant d'aller dans l'eau couvertes de la tête aux pieds en poussant de petits cris joyeux.



Des maisons luxueuses dominent la côte non sans une pointe d'humour, sous un ciel d'une rare délicatesse. Sur la belle plage de Rothéneuf, un homme dans la septentaine nous raconte les déboires de leurs propriétaires qui doivent changer leur chambre de côté car le bruit des vagues est souvent insupportable. Une femme du même âge déboule d'un pas alerte avec ses bâtons de marche, elle dit aller mieux, nous remarquons qu'elle porte un corset : elle est tombée du cerisier et s'est cassé 5 vertèbres, ce qui n'entame pas sa bonne humeur. Elle doit filer car son infirmière va arriver et lui va rejoindre ses petits enfants. Nous poursuivons le chemin qui s'élève jusqu'à une petite chapelle dédiée à Notre Dame des Flots, restaurée par une association et préservée avec ferveur. Nous confions tous ceux qui nous sont chers à celle qui veille sur toutes les âmes.





Le chemin redescend vers une vaste baie toute ronde, très protégée, officiellement baptisée Havre du Lupin mais aussi appelée Lac Suisse comme en témoigne cette ancienne carte postale. Le QR code associé ne fonctionne pas, l'énigme du pourquoi demeurera...

Quand nous arrivons, la marée commence à descendre, découvrant quelques rochers couverts d'algues, mais la baie est encore remplie d'eau turquoise qui invite à la baignade. Nous avons très faim et plus de quoi picniquer, et partons à la recherche de quelque chose à manger. Sans succès. Nous revenons bredouilles et mangeons un bout de pain avec de l'huile d'olive, quelques noix de cajou, notre dernier paquet de Dar-Vida. La baie est déjà à moitié vide. Le temps de se déplacer un peu, de se mettre en maillots et d'avancer vers ce qu'il reste d'eau, elle recule à toute allure et nous lui courrons après ! Presque au bout de la baie, nous parvenons à avoir de l'eau jusqu'à la taille. Ça suffira !





L'aubaine pour les pêcheurs de palourdes qui s'invitent avec seaux et râteau. Nous tentons de rejoindre l'autre rive par la plage, mais une rivière vaseuse nous bloque le passage alors nous rebroussons chemin et faisons sagement tout le tour de cette belle baie.



Les bords du chemin sont superbes, et nous avons repéré un restaurant pas trop loin, en bordure de camping : Colette. Terrasse magnifique et ambiance plutôt chic, le personnel nous prend de haut avec nos sacs à dos, de même que la petite famille attablée à côté.


Nous finissons par fuir vers un autre restaurant, pas très loin non plus, et très sympa. Notre appétit bien aiguisé s'appaise avec de belles huîtres et une daurade grillée à la perfection. Nous pouvons repartir pour les derniers kilomètres au coucher du soleil, pour atteindre une petite plage de l'autre côté de la pointe.
