Plurien
Erquy - Anse du Croc - (10km/+116/-116m)
Nuit tranquille sur notre plage de rêve:
On se remet en route avec joie, comme chaque jour...
Après quelques heures, il fait très chaud, on s'arrête dans un petit bistro pour siffler goulûment 2 litres de Plancoët fines bulles et ... déguster un bon repas. Merveilleux.
Tout ragaillardis nous faisons un petit détour par le petit village de Plurien car Sandrine a repéré une biocoop, et nous sommes à cours de provisions pour nos repas à la sauvage.
La marée étant remontée, nous n'irons pas à l'ilôt St. Michel avec sa petite chapelle, mais nous pouvons l'admirer de loin. Ici on ne fait pas ce que l'on veut quand on veut: c'est la mer qui décide!
En contournant la baie, on découvre un ancien pont de chemin de fer à voie métrique, disparu depuis quelques temps.
Le pont surplombe la végétation des prés salés avec ses plantes halophytes.
Puis le chemin nous offre un peu d'ombre.
On pénètre le petit village de Plurien. Surprise! Il est magnifique avec ses belles maisons de pierre.
Sur les maisons, de vieilles photos montrent les personnes ayant habité là ainsi que leurs métiers. On découvre ainsi avec étonnement la vie passée de ce village: plusieurs boulangers, un cordonnier, un quincailler, une famille de tailleurs. La palme de la polyvalence revient à Madame Marie Balan qui gérait quincaillerie et dépot de gaz, tout en étant garde-champêtre et estampilleuse de viande!
Il y avait même un cirque créé par les habitants pour récolter de la nourriture et des fonds qui étaient envoyés par colis aux soldats prisonniers pendant la guerre 39-45.
Nous passons, admiratifs, devant le reflet de toutes ces vies passées. Quel belle manière de conserver vivante la mémoire de ce temps.
Tout cela est bien mais il nous faut quand même faire nos petites courses. Arrivés à la biocoop, c'est la fête: tout plein de beaux produits bio, locaux et variés. On a l'embarras du choix... avec comme limitation le poids. On trouvera du lait d'amande en poudre, des flocons de sarrasin pour nos petits déjeuners. Délicieux abricots bien mûrs, melon, tomates, concombre. Tout cela pèse lourd mais il nous faut se ravitailler pour deux jours car il n'y a plus aucun magasin à proximité.
Sandrine pense à demander s'il serait possible de nous livrer la moitié de nos provisions le jour d'après. La patronne, Valérie, rayonnante, accepte - cela me fait plaisir, sinon je ne le ferais pas! Elle nous raconte sa passion des bons produits et des producteurs du coin. Avec son mari, elle a tout plaqué en Alsace à la recherche d'une autre vie. Ils ont cherché, tranquillement - avec un immense sentiment de liberté - l'endroit de leurs envies. Avec une seule question: que voulons nous voir chaque matin? Ils ont trouvé ce lieu avec un drôle de nom - Plurien, acheté le magasin, cherché des fournisseurs Bretons, têtes durs et travailleurs, comme les Alsaciens. Trois ans plus tard: 8'000 produits différents en vente. Valérie a l'air heureuse d'avoir fait ce choix qui fait sens pour elle et son mari.
Chose promise: elle nous livrera demain! On ne sait pas où. On lui enverra notre position gps. Elle viendra. Nous sortons tout heureux, mais il est tard, alors nous demandons à un client de la biocoop s'il va en direction des Sables d'Or, là où reprend notre chemin. Avec plein de douceur et de gentillesse, il nous propose de nous pousser avec sa Tesla jusqu'au camping municipal de l'Anse du Croc. Nous dormirons là. Parfait.
Nous cuisinons les merveilles de Valérie : un couscous blé-maïs aux graines de chia aromatisé au citron confit, accompagné d'une belle salade tomate concombre feta avec quelques olives de Raja que nous avions encore. 12 étoiles !