raccourci
Saint-Jacut-de-la-Mer - Saint-Lunaire - (17km/+66/-64m)
Réveillés plus tôt que d'habitude par le soleil ou par l'inquiétude un peu obsolète de la hauteur de la mer, nous en profitons pour plier rapidement la tente et parcourir les 20 min qui nous séparent de l'Abbaye.
Nous assistons à l'office des heures dans la crypte, guidé par 2 des 3 soeurs qui vivent sur place avec le rôle d'assurer une présence religieuse. Des employés laïcs assurent le fonctionnement de cette immense bâtisse de 100 chambres, le jardin abrite un potager partagé géré par une association. Bonheur de vivre un temps de prière avec une dizaine de personnes. Nous repartons par le beau jardin foisonnant.
Nous sommes de retour au Café d'en haut où nous constatons la bonne humeur matinale du couple de patrons, et ne pouvons pas résister à la bonne odeur de tortilla. Puisque nous devons attendre 13-14h pour traverser la baie à marée raisonnablement basse, nous glandouillons gaiement au soleil.
Un petit tour dans le village charmant avec des Vierges dans tous les coins, et nous tombons sur l'atelier des 2 femmes rencontrées la veille. Pauline fait des sacs et autres objets utiles en voiles de bâteaux, l'autre des peintures naïves très colorées. La trousse de toilette de Sandrine a justement rendu l'âme quelques jours plus tôt... un joli souvenir la remplace.
Nous prenons le temps d'écrire quelques mots sur ce blog et remarquons, comme l'an passé en Espagne, combien le fait de revisiter les images et les souvenirs pour les partager, nous aide à les intégrer plus profondément.
Aller, en route ! Nous devinons au loin Saint-Jacut. La baie à traverser est encore bien pleine d'eau - le temps d'enlever chaussures et pantalons pour enfiler nos maillots de bain elle s'est déjà bien vidée !
Quel délice pour les pieds de marcher dans un sable fin et ferme qui masse délicatement nos pieds trop souvent enfermés dans les chaussures de marche ! Quel régal pour les yeux ce que l'eau et le vent dessinent chaque jour au fond de la mer... Finalement l'eau ne dépassera pas nos genoux ! Et nous aurons raccourci notre trajet de plusieurs heures.
L'autre côté de la baie c'est un peu comme l'autre versant de la montagne qu'on découvre après un col. Cette fois, une magnifique plage pleine de kite-surfeurs, puis une plus petite avec un adorable bistrot. Nous sommes en mode flemme, pourquoi pas une petite pause et quelques crevettes ?
Le ciel se couvre de plus en plus, nous repartons vers Saint-Briac. Nous atteignons cette nouvelle petite ville charmante sous un ciel bien noir et y faisons encore une halte bistrot, cette fois en espérant que le temps s'améliore et pour réserver un Airbnb pour cette nuit qui s'annonce humide et orageuse. Coup de chance, nous trouvons encore quelque chose, mais il nous faudra aller jusqu'à Saint-Lunaire.
Nous admirons rapidement la plage et ses cabines, la pluie s'intensifie, nous enfilons nos pèlerines. Pour ne pas être trempés, on doit se tenir les jupes, façon Marylin Monroe... personne pour nous photographier à part 3 gendarmes presque élégants et parfumés qui patrouillent sur un bout du chemin. Quand on est en route, on devient sensible à tous les parfums artificiels. Même ceux des "gens d'armes" dont on ne note habituellement pas l'odeur...
La pluie se calme alors que nous atteignons la pointe où nous avions espéré dormir. C'est sauvage à souhait, superbe, mais en voyant le ciel nous sommes soulagés d'avoir un toit en perspective pour être bien au sec. La roquette de mer foisonne, l'océan gronde, sur les plages suivantes déferlent de belles vagues.
Il est presque 22h quand nous atteignons Saint-Lunaire, bordé d'une longue et belle plage, encore pleine de surfeurs attendant la vague. Nous admirons un moment les rouleaux et filons nous coucher dans la mignonne petite chambre aux murs de pierre.
