respiration

respiration

18-19 juin. Lugo-Lugo (0km/+0m/-0m).

Nous avions prévu un jour de pause, nous en avons ajouté un autre. Le premier passe trop vite, à ne rien faire sauf flâner mollement au gré des charmantes ruelles de Lugo et reprendre des forces en faisant honneur à la gastronomie locale - douceur paisible de ne plus avoir de but et de laisser le corps se reposer.

Le temps est maussade avec quelques éclaircies. Tant pis pour l'humidité, nous mettons nos sandales, histoire de reposer nos pieds qui ont patiemment supporté le port des mêmes chaussures au moins 10h/jour depuis presque deux semaines. Ni ampoule ni douleurs chroniques, quelle bénédiction ! Par contre des chaussettes épaisses car il fait franchement frisquet. Look pèlerin...

Tout naturellement nos pas se dirigent vers le marché couvert où nous découvrons les fromages locaux abondamment vantés par Katia, en particulier la titilla, fromage fumé reconnaissable à son élégante forme de sein. Puis tout près nous trouvons le café animé recommandé par notre hôte, qui invite à un petit déjeuner reconstituant...

Petit déjeuner espagnol amélioré

Le centre ville est entièrement piéton, animé. La pierre orne façades, sols et toitures. Les vitrines invitent à la contemplation et les bistrots à la dégustation.

Ancien lavoir de l'époque romaine
Churreria oú nous prenons un petit déjeuner : churros con chocolate!
Restaurant hautement recommandable où nous dégustons, entre autres, poulpe à la plancha et cœurs d'artichauts

Quelques touches de street art épicent encore le tout.

La cathédrale nous fascine par sa structure toute en subtilité malgré sa taille imposante. Sa gallerie au premier étage abrite un musée qui nous permet de l'admirer d'en haut et de découvrir de belles figures d'art sacré local. Vous n'en voyez aucune image car les photos y sont interdites. Le Museo Provincial, joyeux bric à brac de toutes époques réuni dans un beau bâtiment avec cloitre, complète nos impressions et vous en donne un aperçu.

A 19h nous venons assister à la messe (en espagnol), émouvante de ferveur. Une quinzaine de pèlerins sont présents et des habitués chantent avec enthousiasme recueilli - ou recueillement enthousiaste?

Le deuxième jour, nous profitons de notre énergie retrouvée et de nos vêtements de randonnée lavés et séchés, pour faire le tour de la ville sur ses remparts romains parfaitement conservés sur 2,2 kilomètres !

Nous découvrons aussi un petit cordonnier à l'ancienne qui accepte de recoudre la bretelle du sac de Sandrine qui se fragilise un peu. Les clients défilent en échangeant une blague, quelques nouvelles... Dont un berlinois marié à une femme locale qui nous apprend que pour enseigner l'anglais ici, il lui faut un niveau C1 en... galicien!!! Ce qui n'est pas si simple à atteindre lorsque la majorité des locaux ne le parle plus. L'adorable cordonnier nous permet aussi de laisser nos sacs à dos chez lui durant la journée, car nous quittons le bel appartement non disponible pour une nuit de plus.

En allant prendre les clés, nous faisons connaissance avec Jose Luis père, géniteur du propriétaire de notre nouveau logement. Il nous apprend avec fierté que son fils est policier à Madrid, en vacances actuellement, et nous entrons dans son univers particulier peuplé de têtes de mort et de vélos d'entraînement. Un petit nettoyage du sol et de la salle de bain nous aide à nous sentir à l'aise pour y passer la nuit. Ce gentil papa nous explique aussi que les herbes sauvages qui envahissent la muraille des remparts sont conservées à cette saison pour ne pas perturber la nidification de minuscules oiseaux qui se reproduisent ici, à l'abris de ses anfractuosités.

Une bonne nuit de sommeil et nous voici prêts à continuer le Camino...