Saint-Jacut-de-la-Mer

Saint-Cast-le-Guido (prononcez Saint Ka) - Saint-Jacut-de-la-Mer - (18km/+239/-238m)

Ce matin on profite de prendre un délicieux et copieux petit-déjeuner dans notre joli petit hôtel.

Vers 11h, nous partons. Descente vers la belle plage.

Un vent froid se lève subitement. Coup d'oeil au vent: un grain arrive avec son rideau de pluie. Notre premier grain Breton! Les pélerines nous avalent, ne laissant apparaître plus que visages, pieds et mains. Toujours vivants et secs.

On parcourt toute la plage. Plusieurs km. Au loin Saint-Jacut. Petit clin d'oeil à Edmée qui aime beaucoup cet endroit.




Au bout de la plage une zone de recréation de la dune avec sa végétation.


Puis le chemin s'élève et nous donne une belle vue:


Montagne russe, le chemin monte, descend, pour remonter encore et redescendre... Jamais très loin du niveau de l'océan.



Au détour d'une pointe on découvre la baie de l'Arguenon avec ses alignements de bouchots.



La marée est basse, les amphibiens, placides destriers des myticulteurs, entrent en action. Roulant, flottant, nageant en ronronnant.




On reste là fascinés par la beauté de cette baie. Belle baie, mais il faut aller en son fond pour rejoindre Saint-Jacut qui paraît pourtant si proche.
Au fond de la baie, les ruines d'un château et des champs de salicorne...



et un joli petit espace pour picniquer. On déguste les maqueraux fumés achetés le matin même. Le fumeur nous a expliqué comment il fume ses poissons. A basse température, longtemps, pour que le gras ne fonde pas. Pour garder le goût. Après avoir testé, verdict: il a bien raison!


Puis nous arrivons à Saint-Jacut. C'est beau et paisible. Envie de flâner...



Nous montons jusqu'au bistrot "le café d'en haut". Il est déjà 20h. Une dame joyeuse avec une expression presque enfantine nous sert des crêpes délicieuses. A côté, deux femmes discutent autour d'une planchette ibérique. Chorizo grillé tortilla. Au bout d'un moment, elles nous demandent où l'on va. Juste sur une petite plage repérée au bout de la presque île. L'une d'elle, Pauline, nous apprend que la baie de Lancieux est praticable à mi-marée car c'est du sable et non de la vase. La mi-marée est vers 15h demain. On pourra donc agréablement trainer demain matin en attendant que le niveau de l'eau baisse.
Il se fait tard, on marche jusqu'au bout de la presqu'île, on trouve une petite plage discrète. La marée haute sera à 22h36. 28cm de plus que la marée haute précédente.

On voit bien la trace de la marée haute précédente sur la plage en regardant la laisse de mer (accumulation par la mer de débris naturels, coquillages, algues arrachées, os de seiche drossés à la limite supérieure du flot). Cependant il est difficile d'estimer exactement jusqu'où la marée montera sur la plage car cela dépend de la pente.
Comme la plage n'est pas grande, on prépare notre petite plateforme bien horizontale en poussant un peu le sable. Là, ça devrait aller... On s'assied et on regarde l'océan monter, monter, monter... A 22h36, on sera fixé. À 21h30, dernière heure de la marée, l'océan montera encore d'un mètre environ. Au bout de chaque vague, des centaines de petites bêtes sautent dans tous les sens. Elles ressemblent un peu à des micro-crevettes. En cherchant sur internet, on découvre que ce sont des puces de mer. Elle se nourrissent des algues de la laisse de mer puis creusent des galeries pour passer la journée. Elles sécrètent une substance qui empêche les grains de sable de coller sur leurs corps. Cette même substance leur sert également pour consolider leurs galeries.
Voyant la marée menaçant notre plateforme, on fait une petite digue... un peu dérisoire mais on fait ce que l'on peut...

Finalement à 22h36, la montée inexorable cesse à 50cm de notre digue. Incroyable précision des prédictions. A partir de maintenant nous sommes tranquilles, l'océan va se retirer pendant environ 6 heures et mettra encore 6 heures de plus pour remonter. Bonus supplémentaire: en se retirant loin, le bruit diminue fortement et on est à l'abri même si le vent forci et que la houle se lève!
On dormira tout paisiblement après avoir regardé de loin les feux d'artifices du 14 juillet de Saint-Cast.